14 Jazz (s) Et (s) Blues (s)

''Wind'' a été enregistré en avril 2011 à New York, à la suite d'une commande de la Cinémathèque Française et du Fonds d'Actions Sacem dont l'objectif était de demander à un jeune compositeur de créer une toute nouvelle musique sur le film de son choix dans une sélection de films muets voués à être réédités. Ibrahim a choisi ''La proie du vent'' de René Clair qui se rapprochait de l'univers musical qu'il souhaitait développer. Son envie : adapter l'univers mystérieux et romantique exploité par Miles Davis dans ''Ascenseur pour l'échafaud'' de Louis Malle, à une couleur toute nouvelle que la trompette ''arabisante'' d'Ibrahim est seule à pouvoir apporter. Les titres de ''Wind'' sont porteur d'un vent de liberté, de tranquilité, de sensualité et de chaleur dont se dégage une forme de nostalgie mystérieuse et romantique, à la fois moderne et métissée.

Avec " No deal " son deuxième album, la France s'apprête à découvrir Mélanie de Biasio, jeune musicienne et chanteuse belge au succès fulgurant en Belgique. Rarement un disque n'avait de récente mémoire déployé autant de beautés sombres et de luminescences cachées, parlant mille langues musicales tout en demeurant parfaitement accessible, à la fois séduisant et déroutant. C'est une invitation à l'apesanteur et à la rêverie qui arrive sans prévenir de là où on l'attendant le moins, de cette Belgique qui ne cessera jamais de nous surprendre.

Contrebassiste et multi-instrumentiste, il trace sa route, disque après disque depuis 1967. En faisant moins attention, on pourrait croire que cet ensemble impressionnant de productions discographiques raconte une carrière, alors qu'il dessine surtout une oeuvre, puissante et admirable. L'oeuvre d'un musicien qui s'est toujours tenu aux avant-postes de la musique qui s'invente, l'oeuvre d'un artiste inquiet et sensible, à l'écoute du monde. Plus les années passent, plus l'importance et l'originalité d'Henri Texier s'imposent à tous les musiciens, compagnons de route, ou pas. Merveilleuse alliance d'une grande tradition de la contrebasse et d'un modernisme qui n'a jamais eu froid aux yeux. Le temps qui passe ne semble avoir aucune prise sur son jeu : rond, puissant et surtout animé d'une extraordinaire conscience du rythme. Un casting de haute volée et un enchaînement de scènes et de paysages qui donnent à l'auditeur la certitude d'un scénario global. Une fois de plus l'amiral Texier est à la barre, comme un grand et doux timonier, à l'enthousiasme intact, un homme qui voit un peu plus loin que les autres, et qui peut donc les guider.